Histoires d'aqueducs
LE ROMAIN | LE MEDICIS
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L'onde de choc provoquée par le
projet Alésia-Montsouris stimule les recherches
historiques.
Evocation de la mémoire
des lieux. Les
six hectares concernés étaient occupés depuis 1845 par
les ateliers d'entretiens du chemin de fer de la ligne de
Sceaux (ateliers du Petit Montrouge ) devenue RER B. La
mémoire industrielle du site n'a pas empêché la
destruction des ateliers Freyssinet, mais d'autres
éléments marquent encore le site.
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Au présent, la vue se plaît à considérer la continuité naturelle du terrain dégagé par les lourds engins et tout le
charme du parc Montsouris.
Il n'y a qu'une rue entre les deux, et nul mur.
Après une minute de silence, notre esprit est troublé face à la verdure déroulée sur la pente depuis le boulevard des
Maréchaux.
Nous sommes loin d'un symbolisme abstrait. Notre oeil se pose aussi sur le Réservoir, immense colline de gazon livrée aux
lapins, sur cinq hectares, et dont un seul mur nous sépare.
Que d'eau passe dans ce quartier ! La Vanne, le Loing, le Lunain et bien d'autres rivières approvisionnent le réservoir
de la ville par des voies souterraines. Le quartier est comme une porte des eaux de Paris. Il en est ainsi depuis la nuit des
temps, peut-être.
L'aqueduc passait par le terrain actuel de la ZAC. Si les
travaux du chemin de fer l'ont épargné, il serait du plus grand intérêt d'en
sauvegarder pour mémoire plus qu'un "échantillon" à la mode du XXème
siècle.
L'aqueduc est toujours en fonction, mais
seulement jusqu' à la cascade du lac dans le parc Montsouris.
Il subsiste à Paris trois tronçons de l'aqueduc Médicis. Le
premier passe sous les jardins de l'Observatoire pour aboutir à
la maison dite du Fontainier Le deuxième se trouve sous l'avenue
René-Coty. On trouve le troisième sous le remblai Est de la
voie ferrée, dans la Z.A.C.; il a été tranché par l'avenue
Reille et la rue d'Alésia. Ce dernier tronçon dont la
présence, bien connue du promoteur, n'a été rappelée dans
aucun document de l'enquête publique comporte le regard XXIII,
accès pour l'entretien.
Les regards de l'aqueduc sont de très intéressants monuments
comportant un escalier et un bassin de décantation.
L'appareillage en pierres de taille ainsi que la facture en sont
de qualité royale. Là encore, l'entrée en résonance avec le
lieu ne pourrait se produire que sur un parcours intérieur
conservé de bonne longueur. L'ouvrage vaut ici en magnificence
plus que toutes nos constructions contemporaines (2).
A . B ( o.c.r.a )
La Page du 14ème /Juin 1996
(1) Les sources étaient captées dans le
Carré des eaux, à Wissous (Plaine de Rungis). La Commission du
Vieux-Paris, au début du siècle, après l'avoir découvert, l'a
fait recouvrir faute de crédits pour le mettre en valeur.
L'irréversible n'a pas été commis.
(2) C'est le seul endroit du parcours, avec
le pont-aqueduc, où la visite s'effectue de plain-pied,
condition d'importance pour un monument à classer.
Dossier de presse