Les Forts de Verdun
La Citadelle d'Errard de Bar-le-Duc
La
citadelle de Verdun a été construite en 1625. Cette forteresse est bâtie sur
un monticule rocheux entouré d'escarpements et de fossés. En 1887, la forteresse
est modernisée : 4 km de galeries souterraines sont contruites. Elles permettent
d'abriter des dépôts de vivres et de munitions ainsi que les infrastructures
propres au logement de 2000 hommes. Relativement épargnée avant la bataille,
la forteresse reçoit plus de 50 000 obus allemands de gros calibre pendant les
combats de 1916. A partir de juin 1916, une batterie est installée dans la forteresse
: 2 canons de 120 mm et 8 canons de 75 mm.
La citadelle était destinée à arrêter les Allemands si ceux-ci débouchaient
sur la rive droite de la Meuse. Pendant la bataille, la place servit surtout
d'abri pour les troupes qui montaient au front et celles qui en revenaient.
Elle pouvait abriter jusqu'à 6000 hommes.
La citadelle est ouverte au public. Cependant la visite souterraine manque d'intérêt (sauf pour les amateurs des parcs d'attractions à la mode américaine et de trains fantômes) et permet difficilement de se faire une idée sur le rôle de la place pendant la bataille... |
Une des entrées des galeries profondes de la Citadelle |
Le Fort de Douaumont
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Le fort est construit en 1885, mais l'apparition de l'obus
torpille la même année le frappe d'obsolescence : les nouveaux projectiles
peuvent percer aisément les voutes en maçonnerie même si celles-ci
sont recouvertes d'une couche de terre. Le fort est modernisé dès 1888.
La caserne est recouverte d'une couche de béton de 2,5 m d'épaisseur.
Les casemates orientales du fort sont protégées par une dalle de béton
de 1,5 m d'épaisseur qui par la suite va se révéler insuffisante contre
les obus géants de 380 et 420 mm. |
Musée
de l'Armée : Obus allemand de 420 mm tombé dans la région
de Verdun. Poids 956 kg ; hauteur 1,54 m ; circonférence 1,32 m
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Le fort de Douaumont est ouvert au public. Une visite guidée est préférable. Faute d'entretien, les lieux sont assez dégradés : la rouille ronge inexorablement les tourelles, l'humidité suinte de partout... Le manque de crédits me direz-vous, peut-être mais des associations de bénévoles font des miracles avec des budgets encore plus réduits (confère le groupe fortifié de Guentrange à Thionville).
Le Fort de Vaux
"S'ensevelir sous les ruines du fort plutôt
que de se rendre"
Situé entre le fort de Douaumont et le fort de Tavannes, ce fort a été contruit
entre 1881 et 1884 en maçonnerie ordinaire. En 1888, les voutes de la caserne
sont renforcées par une carapace de béton de 2,50 m d'épaisseur isolée
des maçonneries par une couche de sable d'un mètre d'épaisseur.
Surmonté d'une tourelle de 75 mm et de deux observatoires, le fort est entourré
d'un fossé battu par trois coffres de contrescarpe, deux simples et un double.
Le fort est également doté de deux casemates de Bourges armées de deux
canons de 75 mm sur affut de forteresse
chacune lui permettant de flanquer Douaumont, les ravins de la Fausse Côte,
de la Caillette et du Bazil au nord-ouest et le village et la batterie de Damloup
au sud-est. Entre 1910 et 1912 sont creusés des tunnels de communication
souterrains permettant de relier entre elles les différentes parties
de l'ouvrage. Ainsi des gaines de liaisons souterraines passant sous les fossés
permettent de relier les casemates de coffre à la caserne du fort.
En 1914, à la déclaration de la guerre, le fort est armé de 6
canons de 75 mm et de 4 canons revolvers.
A partir d'août 1915, selon l'instruction du grand quartier général
supprimant la place forte de Verdun, le démantelement de Vaux commence.
Les canons des casemates de Bourges sont démontés, mais la tourelle
de 75 mm dont le démontage est plus complexe reste en place.
Dès le début de l'offensive allemande sur Verdun, le fort est
bombardé par des obus de gros calibres. Le 24 février, un 420
détruit le local abritant les détonateurs nécessaires à
l'amorçage des mines. Le 27, un autre 420 détruit la tourelle
de 75. Les casemates de Bourges ne pouvant être réarmées
à temps avec des 75, sont rapidement équipées de mitrailleuses.
Plan du fort de Vaux
Au mois de juin 1916, le fort est commandé par le commandant Raynal, blessé
de guerre, du 96e RI. Les troupes sont composées de la 6e
compagnie (120 hommes) et de la 3e compagnie (120 hommes) de mitrailleuses
du 142e régiment d'infanterie, d'une trentaine de soldats du génie,
d'une dizaine d'artilleurs, d'une trentaine d'infirmiers, brancardiers et téléphonistes
et d'une vingtaine de territoriaux pour les corvées. Au total 300 hommes tout
au plus. Devant le fort, le terrain est occupé par le 2e bataillon
du 142e RI. Le fort de Douaumont pris, toutes les efforts allemands
vont maintenant se concentrer sur le fort de Vaux. Le 2 juin, 4 compagnies allemandes
(39 Infanterie-Regiment) partent à l'assaut de l'ouvrage. Les Français
se replient dans les coffres. Après un violent corps-à-corps, les Allemands
pénètrent dans le coffre Est et avancent dans la galerie souterraine de liaison.
Aussitôt les défenseurs répliquent par une pluie de grenades. Le commandant
Raynal fait disposer des barrages constitués d'havresacs dans la gaine de liaison.
Au Nord, les attaquants introduisent des lances-flammes dans les créneaux du
coffre double obligeant sa garnison à se replier vers la caserne. Le coffre
de gorge est lui aussi abandonné. Quelques Allemands s'installent bientôt sur
les superstructures du fort, cependant, leur progression souterraine est entravée
dans les trois gaines par des barrages de fortune. Les Français sont plus de
600 entassés dans la caserne souterraine. Les combats font rage dans l'obscurité
percée seulement par la lueur des liquides enflammés projetés par les lance-flammes
allemands. Les corps à corps sont violents dans les gaines étroites (1,70 m
en hauteur sur 1,20 m de large). Dès que les Allemands détruisent un barrage,
il s'en forme un nouveau quelques mètres plus loin et les attaquants sont de
nouveau stoppés à coups de grenades, de baïonettes ou de pelles de tranchée.
Dans le fort, la chaleur est étouffante, la soif tenaille les défenseurs car
les citernes fissurées par les explosions sont vides. Le 4 juin, les Allemands
attaquent par la gaine ouest et progressent par le coffre simple est, repoussent
les défenseurs au-delà des WC. Les détachements français en surnombre parviennent
à quitter le fort vers 1 h 30 en s'échappant par une fenêtre. Le 6 juin les
Allemands repassent à l'attaque mais ne progressent guère. Toutes les réserves
d'eau des défenseurs sont maitenant épuisées. A bout, le commandant Raynal et
les 250 survivants de la garnison se rendent le 7 juin à 6 h 30. Il quittent
le fort par le coffre double où les Allemands leur rendent les honneurs...
La galerie principale
du fort après la reconquête
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Au moment de la réddition, les Français occupaient la caserne,
les deux casemates de Bourges, le barrage du coffre double devant l'observatoire
ouest, le barrage du coffre simple Est derrière les WC et le barrage du
coffre de gorge au niveau des escaliers.
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Occupé par les Allemands, le fort est repris par les Français le 2 novembre 1916, la défense est réorganisée et un tunnel de sortie construit. |
Mitrailleuse en position dans le fort de Vaux reconquis |
Ce ouvrage est ouvert au public, les visites sont payantes.Avant
de visiter le fort, une promenade sur les superstructures du fort s'impose.
Là le paysage est tourmenté, les fossés de gorge ont été nivelés par le
déluge d'artillerie et la caserne n'est plus qu'une masse de béton informe...
Cependant à l'intérieur les oeuvres vives de l'ouvrage semblent avoir peu souffert des obus allemands et français qui ont martelé tour à tour le fort de Vaux. Certaines chicanes obstruent encore les gaines de liaison. La visite guidée est très instructive. Un site incontournable lors de la visite du champ de bataille. |
Fort de Vaux : Les casernes côté sud (état actuel) |
Le Fort de Tavannes
Fort de Tavannes - L'Entrée |
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Le Fort de Souville
Le Tunnel de Tavannes
Dans ce tunnel de 1500 mètres, passait avant la guerre le chemin de fer allant de Verdun à Metz. Dès le début de la bataille ce tunnel sert d'abri à plus de 2000 soldats français. Rapidement la vie souterraine s'est organisée. Le Génie a aménagé des cabanes avec des planches et de la tôle ondulée, puis à mis-hauteur du tunnel un premier étage de plancher a été aménagé. Seul un chemin latéral d'un mètre de largeur à pu être préservé le long d'une des parois du tunnel. Par ce couloir circulent les troupes qui montent au front et celles qui en reviennent, les territoriaux et le génie se rendant à leur travail avec leurs outils.