Tourisme sur la ligne Maginot
Malgré la prise de conscience tardive des pouvoirs publics du fabuleux héritage historique que sont les fortifications de l'Est, en dépit de leur abandon par l'armée Française qui, de surcroît, refuse souvent aux personnes motivées par leur réhabilitation, l'accès officiel aux sites, quelques associations ont pourtant persévéré et ont réussi à restaurer certains forts.
Construit
entre 1931 et 1935, le Fermont est un gros ouvrage d'artillerie à sept
blocs de combat, une entrée des hommes et une entrée des munitions.
C'est l'ouvrage d'artillerie situé le plus au nord de la ligne Maginot.
Restauré par les Amis de l'Ouvrage de Fermont, le fort est ouvert aux
visites depuis 1977.
Les infrastructures d'accueil sont impressionnantes : musée de la fortification
dans le magasin M1, musée exterieur avec trois remarquables tourelles
d'artillerie sans coupole (les infrastructures sont bien visibles). Les visites
sont font au son des hauts parleurs diffusant en plusieurs langues des explications
pré-enregistrées. Ca manque un peu de chaleur, mais il faut savoir
que 30 000 personnes visitent chaque année cet ouvrage.
Le photographe alléché par la persective de beaux clichés
devra débourser 700 FF s'il veut satisfaire sa passion. Sans commentaires...
Le Galgenberg
Ouvrage le plus puissant de la ligne Maginot, il comporte 19 blocs de combat, 18 pièces d'artillerie avec un équipage de 1034 hommes appartenant aux 153ème régiment d'artillerie de position (RAP) et 164ème régiment d'infanterie de forteresse (RIF).
Situé sur la crête boisée du Hackenberg qui
culmine à 343 m, le fort est scindé en deux demi-ouvrages (Est et Ouest), lesquels
sont reliés par des longs tunnels souterrains desservis par voie ferrée. Ces
galeries desservent également les entrées situées de l'autre côté de la colline
et les infrastructures indispensables à la vie d'un millier d'hommes.
Après la déclaration de guerre, le fort est utilisé par la propagande comme symbole de
la ligne Maginot. Les personnalités se succèdent pour visiter l'ouvrage, parmi
lesquelles le roi d'Angleterre et Winston Churchill.
Après neuf mois d'inactivité, le Hackenberg entre en action le 18 juin 1940. Les Allemands qui occupent Metz depuis le 17 progressent vers la ligne prenant les ouvrages à revers. L'artillerie du fort intervient le 22 juin pour soutenir l'ouvrage voisin du Michelsberg en proie à une violente attaque allemande. L'équipage dépose les armes le 30 après l'armistice et part en captivité.
Début 44, les Allemands aménagent une usine souterraine dans le magasin à munitions M1 et le casernement. Cette usine fabriquant des pièces pour l'industrie mécanique est évacuée en août 44 devant la menace de l'avance alliée.
En novembre 44, la progression des éléments de la 90ème DI US en
direction de la crête boisée du Hackenberg est stoppée par un violent tir de
barrage. En quelques minutes plus de 60 morts et blessés jonchent le sol. Le
tir provient du bloc VIII où quelques Allemands se sont retranchés. Les Américains
font appel à leur artillerie lourde et le lendemain, un canon automoteur US
de 155 mm effectue des tirs tendus sur le bloc occupé, neutralisant un à un
les 3 canons de 75 mm servis par les Allemands. Ceux-ci ne déplorant qu'un tué,
se replient non sans avoir fait sauter les stocks d'armes et de munitions présents
dans le magasin M1.
En partie restauré par l'association Amifort-Veckring, cet ouvrage est le plus
touristique de la ligne Maginot. Petite ballade sur train de munitions, visite
des salles d'expositions riches en armes diverses (véhicules blindés, mitrailleuses
de toutes origines, fusils etc) parfois sans grand rapport avec la fortification,
circuit pédestre reliant les différents blocs par l'extérieur. Le Hackenberg
est cependant "le fort" de la ligne Maginot.
En partie restauré par l'association Amifort-Veckring et ouvert au public depuis plus de vingt ans, cet ouvrage est le plus touristique de la ligne Maginot. Petite ballade sur train de munitions, visite des salles d'expositions riches en armes diverses (véhicules blindés, mitrailleuses de toutes origines, fusils etc) parfois sans grand rapport avec la fortification, circuit pédestre reliant les différents blocs par l'extérieur. Le Hackenberg est cependant "le fort" de la ligne Maginot.
Armement : 3 canons de 135 mm, 3 lance-bombes de 135 mm, 4 mortiers de 81 mm, 9 canons de 75 mm, 3 mortiers de 50 mm, mitrailleuses de 7,5 mm et fusils mitrailleurs de 7,5 mm.
Ouvert du 1er avril au 30 octobre tous les Samedis
et Dimanches
Départs des visites de 14 h à 15 h 30
AMIFORT - Tourisme Information
FORT du HACKENBERG 61 bis, Grand'Rue 57920 VECKRING
( 03 82 82 30 08 FAX 03
82 82 32 77
Le
fort du Michelsberg est un gros ouvrage d'artillerie de la Ligne Maginot. Sa
construction débuta en 1930 et se termina quatre années plus tard. L'ouvrage
est constitué d'un bloc d'entrée et de cinq blocs de combats ; il pouvait ainsi
aligner 6 canons ( du 47 mm au 135 mm ), 2 mortiers de 81 mm et plusieurs dizaines
de fusils et de mitrailleuses. Sa capacité de tir était d'une tonne d'obus à
la minute dans un rayon allant jusqu'à 13 km. Cette petite ville souterraine,
située à 30 m sous terre, était opérationnelle grâce à un équipage de 515 hommes.
En 1939-40, le Fort du Michelsberg fut mis à rude épreuve et dut repousser l'attaque
de la 95e Division d'Infanterie allemande. Après plusieurs jours
de bombardements intensifs, le "Michel" déjoua l'attaque ennemie en détruisant
une partie de l'artillerie allemande. "Invaincu", l'équipage reçut l'ordre de
quitter l'ouvrage le 4 juillet 1940 pour rejoindre les camps de prisonniers
an Allemagne.
La visite du Fort. Une visite guidée d'une heure trente vous permettra de voyager dans l'univers souterrain de la Ligne Maginot. En arpentnat les galeries, vous découvrirez l'usine électrique, les cuisines, la caserne (qui servit d'usine de pièces pour V1 pendant l'occupation), le poste de commandement, les sous-stations électriques et enfin un bloc de combat comprenant l'imposante tourelle de 265 tonnes. Vous apprendrez également comment l'ouvrage tira plus de 6000 obus en trois semaines et réussit à contrecarrer les troupes allemandes.
Situation : Entre Thionville et Bouzonville à la sortie du village de
Dalstein.
Ouvert tous les dimanches d'avril à septembre inclus, de 14 h à 18 h, et toute
l'année sur rendez-vous. 03 87 64 99 64 (Répondeur en semaine)
Association Ouvrage du Michelsberg "22 juin 1940" : 6 rue du Dr Schweitzer
57100 THIONVILLE
( 03 82 34 66 67
Pour plus de renseignements : michelsberg@wanadoo.fr ou o.michelsberg@wanadoo.fr
Olivier Terver
Commené en 1931, le P.O. du Bois de Bousse fut achevé en octobre 1934. Il s'agit d'un ouvrage d'infanterie de classe moyenne. Lors de la mobilisation de 1939, l'ouvrage est occupé par 138 hommes et 4 officiers. Ceux-ci mettaient en oeuvre, 12 mitrailleuses (dont 2 sous tourelle), 28 fusils-mitrailleurs (23 sous cloches cuirassées), 3 canons de 47mm et 6 mortiers de 50mm. L'ouvrage était une véritable ville souterraine avec cuisines, douches, caserne ; l'alimentation en électricité se faisait grâce à des groupes électrogènes diesels.
Visite du Fort. D'une durée d'une heure trente, la visite guidée vous fera découvrir successivement, le bloc d'entrée, la galerie principale, la caserne, les cuisines, la salle des fresques, la salle des moteurs et le bloc de combat n°2. De plus, un sentier pédestre vous permettra de découvrir les extérieurs du fort.
Contact : Mr Christophe BAUER (Vice-président de l'association qui assure la restauration de l'ouvrage) 03 87 35 76 32
Olivier Terver
(également appelé fort Casso)
Initialement prévu comme ouvrage d'artillerie doté
de 8 blocs de combat (5 blocs d'artillerie et 3 d'infanterie), du fait des restrictions
budgétaires, l'ouvrage ne comporte que 3 blocs d'infanterie construits en 1935.
L'équipage de 166 hommes fait partie du 166ème
RIF.
L'ouvrage subit à partir du 15 juin les attaques allemandes, il effectue des tirs de soutien sur les fortifications établies à l'ouest de la position (le Welschhof, et des casemates isolées). L'ennemi se rapproche et le 22 juin attaque directement le bloc 3. Les Allemands tirent à bout portant à la mitrailleuse et au canon dans les crénaux, l'intervention de l'artillerie du Simserhof disperse les assaillants.
Les Allemands renouvellent leur attaque le 24, mais, ils doivent de nouveau battre en retraite lorsque le Simserhof ouvre le feu. La garnison du fort ne cesse le combat qu'à l'armistice.
Ce fort est remarquable de par l'originalité de ses équipements comme par exemple la tourelle pour armes mixtes modèle 1905. Admirablement restauré par l'association Fort Casso, la visite de cet ouvrage est très intéressante car les guides ont de très bonnes connaissances en matière de fortification. Tout est expliqué (fonctionnement d'une goulote lance grenade, hauteur des lavabos des cuisines! et le fonctionnement de l'arme mixte de 25 mm...)
Armement : 2 canons de 47 mm, 3 canons de 25 mm, mitrailleuses de 7,5
mm et fusils mitrailleurs de 7,5 mm.
Début de la visite à 15 h les Samedis et Dimanches, en semaine à 10 h et à 14h (pour des groupes de 10 personnes minimum)
Visites (Mairie de Rohrbach)
(03 87 09 70 95
Pour plus de renseigments : Association
Fort Casso
Accès : A4 sortie Sarreguemines direction Bitche. A partir de Rohrbach, l'itinéraire est indiqué.
A l'instar du Fort Casso, ce petit ouvrage comporte trois blocs d'infanterie. Cependant la superficie occupée par l'ouvrage est nettement inférieure à celle du petit ouvrage de Rohrbach.
Exceptés les armes et les câbles qui ont fait la fortune
des ferrailleurs, la plupart des infrastructures sont encore présentes dans
ce fort laissé à l'abandon : cuisinière, lits de la troupe, transformateurs,
filtres à charbons actifs, pièces mécaniques en tout genre...
Défendu par un équipage appartenant au 133ème RIF, le fort subit le 21 juin 40, une attaque à revers de la part des allemands. Hors de portée des canons du Simserhof, l'ouvrage ne peut bénéficier du soutien de l'artillerie lourde de celui-ci. Bombardé par des canons de gros calibres allemands, il capitula le jour même. Les combats ont fait 3 morts du côté français.
Armement : Canons antichars 47 mm, canons antichars 25 mm, mitrailleuses 7,5 mm et fusils mitrailleurs 7,5 mm.
Le Simserhof est l'ouvrage le plus puissant de la région de Bitche. Il a été construit entre 1929 et 1933 ; il n'est cependant achevé qu'en 1938.
Il comporte 8 blocs de combat, deux blocs d'entrée, 18 pièces d'artillerie et 6 canons antichars. L'équipage interarmes, est formé de 800 hommes issus des 153ème RIF (armes légères), 150ème RAP (artillerie), 1er RG (moteurs diesels et électricité), 15ème RG (chemins de fer) et 18ème RG (transmissions).
Une semaine avant la déclaration de la guerre, le fort est opérationnel.
Pendant la drôle de guerre son activité se limite à de sporadiques duels d'artillerie
contre les canons allemands situés de l'autre côté de la frontière.
En mai 40, la "blitzkrieg" éclate à l'ouest, les lignes françaises sont enfoncées. Puis, le 14 juin 40, les Allemands percent à travers la Sarre et attaquent les ouvrages de la ligne Maginot à revers. Le Simserhof ne peut empêcher la chute du Haut-Poirier et du Welschhoff, situés hors de portée de ses canons. Par contre, avec son artillerie, il réduit à néant toute tentative d'attaque ennemie contre l'ouvrage de Rohrbach. Près de 15 000 obus sont tirés en 4 jours.
Après l'armistice, l'ouvrage est occupé par les Allemands qui le transforment en dépôt de munitions.Ceux-ci s'y retranchent en décembre 44 ; il faudra une semaine et les armes lourdes de deux divisions d'infanterie américaines pour les en déloger.
Après la guerre, l'armée française restaure l'ouvrage et le remet en état de tir. Il restera fonctionnel jusqu'au début des années 70. Maintenant ouvert au public, le Simserhof abrite un musée très complet sur l'artillerie de forteresse.
Armement : 4 canons de 135 mm, 4 canons de 81 mm, 8 canons de 75 mm, 4 canons de 47 mm, 2 canons de 37 mm,
Notes :
PO Petit ouvrage
PC Poste de commandement
RIF Régiment d'infanterie de forteresse
RAP Régiment d'artillerie de position
RG Régiment du génie
Avant la guerre, les garnisons du PO de Rohrbach et du PO du
Welschoff étaient composées d'éléments du 3ème bataillon du 153ème
RIF tandis que l'équipage du Haut Poirier était issu du 2ème bataillon de ce
régiment. Le 1er bataillon du 153ème RIF formait l'équipage du
Simserhof.
A la mobilisation, les 2ème et 3ème bataillon donnent naissance
respectivement au 166ème et 133ème RIF et l'afflux de réservistes
permet de regarnir le 153ème RIF autour de son 1er bataillon.
La
Ligne Maginot sur le web
Quelques photos de la
Ligne Maginot
La ligne Maginot
et la presse